"La dysphasie est un déficit spécifique du langage, caractérisé par des problèmes graves de la compréhension et/ou de l'expression du langage parlé, en l'absence de perte auditive, de déficience mentale ou d'un trouble émotionnel".
(BENTON, 1964).
Retard simple (dysphasie légère transitoire)
L'enfant parle mais les mécanismes d'acquisition démarrent tard et les diverses étapes du développement du langage durent plus longtemps.
L'enfant parle plus tardivement que ne le laisserait supposer son niveau intellectuel.
Evolution
Le langage reste souvent maladroit et des difficultés surgissent lors de l'apprentissage du langage écrit. Le retard simple passe souvent inaperçu et le diagnostic en est fait rétrospectivement lorsque l'enfant échoue en lecture.
Dépister ce retard et le rééduquer en maternelle est indispensable pour minimiser les troubles ultérieurs d'apprentissage.
Dysphasie de développement
Non seulement l'enfant parle tard, mais à 6 ans il parle encore mal. Sa compréhension est relativement meilleure que son expression. Sa perception auditivo-verbale peut être altérée, son vocabulaire réduit, sa syntaxe élémentaire et son discours peu élaboré.
Evolution
Le plus souvent ces enfants dyphasiques sont également atteints dans leur langage écrit. Leurs difficultés d'apprentissage constituent la dyslexie et la dysorthographie. Beaucoup échouent en calcul également parce qu'ils ne comprennent pas les termes courants. L'échec scolaire est inéluctable, souvent suivi par l'échec social, si un enseignement spécialisé et personnalisé ne leur est pas proposé.
Dysphasie sévère persistante (Anciennement appelée : Aphasie de développement)
L'enfant ne parle toujours pas à 4 ou 5 ans et même encore plus tard, alors qu'une certaine compréhension existe. On ne trouve généralement pas de cause évidente à l'origine de ces difficultés, compte tenu des moyens actuels d'investigations. Souvent ces enfants sont maladroits et présentent des troubles moteurs du type de l'apraxie.
Evolution
Les progrès sont lents. Dès le jardin d'enfants, il est indispensable de développer des modes non verbaux de communication et de stimuler le développement du langage, d'où la nécessité impérieuse d'une réadaptation fonctionnelle logopédique et d'une pédagogie tout à fait spécialisée.
Un enseignement spécial leur est souvent nécessaire dès le plus jeune âge.
La sévérité de ces diverses formes de dysphasie est variable en nature et en intensité selon les sujets. Bien qu'il y ait des caractéristiques similaires possibles, les dysphasies de l'enfant sont aussi uniques et personnelles que leurs empreintes digitales.
Leurs compétences cognitives (vont-ils apprendre et comment?) et leur personnalité (seront-ils motivés pour grandir ?, armés affectivement ?) ne doivent pas être négligées. De telles variables ont une influence sur leur avenir et sont tout aussi importantes que la localisation et la sévérité de la pathologie.
Dans certains cas difficiles à diagnostiquer il est intéressant de multiplier les observations. Le jeu paraît être un des pôles important à observer. La façon dont l'enfant joue, comprend le jeu et s'exprime contribue à affiner le diagnostic.
Certains enfants "non parlants" sont dysphasiques de manière prédominante; d'autres souffrent d'une combinaison de handicaps parmi lesquels la dysphasie est secondaire à d'autres troubles. (les infirmes moteurs cérébraux, les sourds, les autistes,...).
Source :
www.dysphasie.be